Attention les yeux: Guillaume en photo en grand dans le Télégramme avec un article très sympa d’Eléonore Bohn!! La classe!!
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Chaque matin c’est le même rituel. Guillaume Chenot traverse la route et va chercher son lait de vache. À la croisée des Quatre-Chemins, à Baden, le fromager a tracé sa route. La ferme où il s’approvisionne c’est celle de Kerilio. Il la connaît bien puisqu’il y a travaillé. Il y a même fait ses armes. « J’ai d’abord appris à faire des laitages. Et quand l’activité s’est arrêtée en face, j’ai racheté le matériel et je m’y suis mis », relate Guillaume Chenot. C’est presque le métier qui l’a choisi.
Sur la route de Port-Blanc
« Au départ je voulais être agriculteur, mais ce n’était pas possible. Du coup j’ai fait une courte formation en production laitière et j’ai trouvé ça super ». Mais pas suffisamment pour que le Badennois ne se lance dans l’aventure. C’est à la suite d’une période de chômage qu’il s’est décidé. Il a d’abord travaillé sur les marchés, en 1997. Un an plus tard, la ferme de Kerilio lui propose de reprendre l’activité des yaourts. Et en 2000, il s’installe. Sa crémerie est au bord de la route qui mène à Port-Blanc. « Selon mes calculs, 5.000 voitures passent en moyenne par jour l’été, c’est donc un bon endroit pour être visible… même si le nombre de voitures qui se sont arrêtées ne correspondait pas tellement à mes estimations », blague-t-il.
Une cave à 1.000 fromages
Sur place, il a une boutique, un laboratoire et une cave d’affinage. En vitrine, des noms originaux qui signent l’empreinte locale. À commencer par sa création, le Badennois, un fromage à pâte pressée, avec du caractère. Sous cloche, on aperçoit le Menhir, reconnaissable à sa forme quasi pyramidale. « Il est assez demandé, j’en vends un peu à l’île-aux-Moines, ici à Baden, mais pas sur les marchés ». Pourtant sa cave d’affinage peut contenir jusqu’à 1.000 fromages, ce n’est donc pas un problème de place, mais de temps. Entre les fromages à pâte pressée, comme les tomes, et les frais, les délais de réalisation varient. Un frais demande plus d’attention qu’une tome.
De la spiruline et de l’encre de seiche
Originalité, le fromager s’est lancé dans la production de tome aux algues, avec de la nori de la dulce et de la laitue de mer. Ces trois algues, il les fait venir de Roscoff. « On sent le côté marin », promet Guillaume Chenot. Autrement, il y a le fromage agrémenté de spiruline, d’aspect verdâtre. « Au départ j’ai fait cela pour la couleur, puis en fait, ça a un goût très végétal ». Enfin, plus discrète, la perle noire, une tome à l’encre de seiche. Avec une dizaine de variétés de fromages, Guillaume Chenot leur revendique un point commun : ils sont tous au lait de vache cru, donc non pasteurisé. « Je récupère le lait chaud, en face, il n’a même pas le temps de refroidir ».
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